Si la violence de la crise sanitaire que nous traversons a mis en échec les organisations de santé centralisées, comme décentralisées en France tout continue à dépendre des technocrates du ministère de la santé et de ministres communicants qui voient de très loin les réalités de terrain.
Les Agences Régionales de la Santé autrement dit les officines déconcentrées du ministère se contentent de relayer des messages venus d'en haut. Sans pouvoir de décision véritable, handicapées par l'absence d'une réelle présence territoriale elles ont largement fait la preuve de leur inefficacité, voire de leur inutilité.
Et si aujourd'hui la PROVENCE fait toujours face à une seconde vague sans fin, si ses hôpitaux sont saturés, c'est aussi parce que des décisions indispensables n'ont pas été prises à temps. Ainsi :
- Pourquoi n'a-t-on pas mis en œuvre plus tôt dans les aéroports, les ports et les gares à vocation internationale l'obligation de présenter un test PCR négatif ? Seule l’Assemblée de Corse a pu, avec raison, imposer cette condition d’accès à son territoire.
- Pourquoi le "confinement" en Ile-de-France a t'il été si tardif alors que la situation était alarmante ? Dans un pays qui se veut champion de l'égalité "Centre" et "périphéries" seraient-ils d'inégale importance ? Un confinement, qui ne dit pas son nom, et que les francilien.ne.s les plus aisés ont eu tout loisir de fuir !
- Pourquoi les règles de ce nouvel "enfermement du dehors" qui touche les Alpes Maritimes, desquels nous sommes totalement solidaires, sont-elles si peu compréhensibles en tout cas aussi peu lisibles qu'une politique vaccinale chaotique ?
- Pourquoi, alors que partout en Europe les déplacements sont réglementés, a-t-on tant attendu pour limiter les trajets inter régionaux qui n'étaient pas impératifs ?
Comment, alors que c'est toujours après les vacances que notre région subit une forte hausse des contaminations, ne pas lier vagues touristiques et vagues de contamination ? Les cartes de Santé Publique France sont, à ce propos, éloquentes ! La gestion centralisée qui privilégie l'économique, le tourisme au détriment de la santé des populations et sans tenir compte d'une réalité hospitalière rendue exsangue par des décennies d'économie doit cesser !
Face à de telles errances le "Caramentran de Marseille", dans la tradition provocatrice carnavalesque, s'est affranchi des gestes barrière. Si une telle attitude est assurément critiquable c'est aussi une réaction logique face à l'absence de perspective du monde de la culture et au désespoir de la jeunesse !
C'est au niveau régional comme local, que doivent être coconstruites, avec l’État, des politiques de santé efficaces et adaptées. Les régions sont un niveau pertinent pour répondre aux besoins sanitaires des habitant.e.s. Elles n'ont plus à être vassalisées, à être ignorées ! Elles doivent au contraire servir de base à des schémas de santé qui répondent à l'intérêt général et assure, pour l'avenir, un maillage territorial optimal !